Par René DOKOU, le 24 Juin 2025
(IMPARTIAL ACTU)- Le Togo franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son système de santé avec l’introduction de la radiologie interventionnelle (RI), une discipline médicale innovante et en pleine expansion à l’échelle mondiale. Cette avancée technologique prometteuse permet à la fois de diagnostiquer et de traiter de nombreuses pathologies par des actes mini-invasifs, réduisant ainsi les risques opératoires et les durées d’hospitalisation.
Depuis mardi, une formation de haut niveau a débuté à Lomé, réunissant une trentaine de praticiens venus de divers hôpitaux du pays. Objectif : les initier aux techniques les plus avancées de la radiologie interventionnelle, telles que l’embolisation des fibromes utérins, le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate, la sclérose des varicocèles ou encore l’angioplastie artérielle post-traumatique.
Organisée par la Société Togolaise de Radiologie et d’Imagerie Médicale (STRIM), en partenariat avec l’Université de Lomé, cette formation bénéficie du soutien du groupe français Fairembo, référence en la matière à Paris. À travers une approche conjuguant théorie et pratique, les participants bénéficient de l’encadrement d’experts reconnus, parmi lesquels le Professeur Vincent Vidal, éminent radiologue interventionnel.
« Cette approche mini-invasive réduit considérablement les risques liés à la chirurgie classique, diminue le temps d’hospitalisation et accélère le retour à domicile », explique le Professeur Vidal. « La majorité de ces procédures se réalisent sous anesthésie locale, sans incision chirurgicale, ce qui constitue un véritable confort pour le patient. »
L’introduction de la RI dans le paysage médical togolais n’est pas anodine. Elle répond à un double enjeu : améliorer l’accès des patients à des soins plus sûrs, plus rapides, et aligner les pratiques cliniques du pays sur les standards internationaux. Les premières phases pratiques sont déjà en cours dans deux des plus grands centres hospitaliers du pays : le CHU Sylvanus Olympio et l’Hôpital Dogta Lafia.
Pour Augustin Agoda Koussema, président de la STRIM, cette initiative est stratégique. « Nous voulons inscrire durablement la radiologie interventionnelle dans nos pratiques médicales et créer à terme un Diplôme Inter-Universitaire (DIU) dédié à cette spécialité. Cela renforcera notre autonomie en matière de formation et de prise en charge. »
Les bénéficiaires de cette formation ne sont pas seulement des radiologues. Ils proviennent de disciplines variées, dont la gynécologie, la chirurgie, la néphrologie, la gastro-entérologie et même la pneumologie, soulignant le caractère transversal de cette médecine d’avenir. La phase théorique se tient à la Faculté des sciences de la santé de l’Université de Lomé, tandis que les séances pratiques se déroulent directement au chevet des patients.
Le développement de la radiologie interventionnelle constitue un véritable tournant dans le système de santé togolais. En s’appuyant sur les innovations médicales et la coopération internationale, le pays s’ouvre à une médecine plus moderne, moins invasive, et davantage centrée sur le bien-être du patient.
Dans un contexte où la qualité et la sécurité des soins deviennent des priorités incontournables, le Togo démontre sa volonté d’investir dans l’avenir, en dotant ses professionnels de santé des compétences nécessaires pour répondre aux défis sanitaires contemporains.
Avec cette dynamique, la radiologie interventionnelle pourrait bien devenir, dans les années à venir, une composante essentielle des soins spécialisés au Togo, au même titre que la chirurgie ou la médecine interne. Une perspective porteuse d’espoir pour les patients et les professionnels de santé, et un signal fort envoyé quant à l’ambition du pays à moderniser durablement son système de soins.
