Par René DOKOU, le 25 Novembre 2024
(IMPARTIAL ACTU)- La fête du Christ Roi de l’Univers célébrée le dernier dimanche de l’année liturgique par les fidèles catholique, marque la conclusion d’un cycle spirituel et ouvre une réflexion sur l’avenir du royaume de Dieu.
Dans sa prédication dimanche 24 novembre, le RP. Honoré TSROKPO, recteur du séminaire propédeutique saint Paul de Notsé, a déclaré que la solennité du Christ Roi a été instituée par le pape Pie XI en 1925. Cette solennité invite les chrétiens à recentrer leur vie sur le Christ, non selon les critères des royaumes terrestres, (souverain dominateur), mais selon une logique totalement opposée à celle du pouvoir humain.
Dans un monde souvent marqué par la soif de domination, les jeux d’influence et les abus d’autorité, le Christ nous invite à redécouvrir une royauté fondée sur l’humilité, le service et l’amour.
Contrairement aux leaders politiques ou religieux cherchant à asseoir leur autorité par la peur ou la force, Jésus se présente comme un roi dont le trône est une croix. Lors de son procès, il déclare à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18, 36). Par cette phrase, Jésus affirme que son pouvoir ne repose ni sur des armées ni sur des richesses, mais sur l’amour et la vérité. C’est une royauté qui rejette toute forme de manipulation, de violence ou d’égoïsme.
Jésus est un roi qui se fait serviteur. Il lave les pieds de ses disciples (Jean 13, 14-15) pour enseigner que le vrai pouvoir réside dans le service des autres. Cette attitude contraste fortement avec les dirigeants humains qui, souvent, recherchent leur propre gloire ou imposent leur volonté par des moyens oppressifs. Le Christ montre qu’une autorité authentique est celle qui élève les autres plutôt que de les écraser.
La royauté du Christ est orientée vers l’établissement d’un monde meilleur: un royaume où règnent la justice, la paix et la réconciliation. Son règne n’exclut personne: il appelle les pauvres, les marginalisés, les pécheurs, et leur offre une place dans son royaume. Ce modèle de royauté invite chaque être humain à œuvrer pour un monde plus juste, en prenant soin des plus vulnérables et en rejetant l’exploitation sous toutes ses formes.
Le Christ Roi nous enseigne que la véritable grandeur se trouve dans l’amour inconditionnel et le don de soi. En suivant son exemple, nous sommes appelés à promouvoir la dignité de chaque personne, en particulier les plus faibles, bâtir des relations basées sur le pardon et la solidarité, au lieu de chercher à diviser ou dominer, privilégier le bien commun, en rejetant les ambitions personnelles égoïstes.
Pour les chrétiens, en ce dernier dimanche de l’année liturgique, célébrer le Christ Roi, c’est accepter d’être transformé par son Évangile. Cela nous pousse à abandonner nos propres tentations de pouvoir et à participer à l’avènement de son royaume, ici et maintenant. Ce royaume ne se construit pas par des discours ou des lois imposées d’en haut, mais par des gestes concrets de charité, de justice et de fraternité.
Le recteur du séminaire propédeutique saint Paul a conclu son homélie en disant, le Christ Roi de l’Univers nous montre que la véritable royauté n’est pas un pouvoir qui opprime, mais un amour qui libère. Il nous invite à devenir des artisans de paix, des témoins de miséricorde et des bâtisseurs d’un monde meilleur. En refusant les logiques de domination et en embrassant celles du service et de l’humilité, nous pouvons répondre à son appel à faire de notre monde une véritable expression de son royaume céleste. Chaque chrétien est invité à faire un bilan spirituel.
Joseph ABOTSIGAN
