Par René DOKOU, le 04 Novembre 2025
(IMPARTIAL ACTU)- Les Éperviers du Togo resteront finalement cloués au sol durant la prochaine fenêtre internationale. Prévue pour accueillir deux rencontres amicales au Maroc face à la Guinée et au Burundi, la sélection togolaise ne disputera aucun match, le projet ayant été stoppé net pour des raisons administratives.
Selon plusieurs sources proches du dossier, la Fédération togolaise de football (FTF) avait finalisé des discussions avancées avec les fédérations guinéenne et burundaise. Le programme initial prévoyait une confrontation face au Syli national le 15 novembre, suivie d’un duel contre les Hirondelles trois jours plus tard. Mais le ministère des Sports aurait opposé un refus de dernière minute, évoquant des problèmes de planification et d’organisation. Une décision qui surprend, alors que le staff technique voyait en ces tests une occasion précieuse pour relancer une équipe en quête de repères.
« Ces matchs devaient servir à évaluer de nouveaux joueurs et consolider la cohésion du groupe avant les prochaines échéances », confie une source interne à la sélection. Cette annulation est perçue comme un coup d’arrêt à une dynamique fragile, à un moment où les Éperviers tentent de reconstruire leur identité sous la houlette du sélectionneur Nibombé Daré.
Car sur le plan sportif, le Togo traverse une zone de turbulences. Non qualifiés pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, les Éperviers ont bouclé leur campagne éliminatoire à la 3ᵉ place de leur groupe, avec seulement 5 points en six rencontres. En éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la situation n’est guère plus brillante : une 4ᵉ place provisoire sur six équipes, après un bilan de 1 victoire, 5 matchs nuls et 4 défaites, pour une différence de buts de –5.
Ce manque de compétitions amicales prive donc la sélection de précieux automatismes avant les prochaines échéances officielles. Dans un contexte où le football togolais peine à retrouver de la stabilité, la décision du ministère interroge. Certains observateurs y voient un symbole des dysfonctionnements persistants entre les instances sportives nationales, souvent pointées du doigt pour leur manque de coordination.
Pour Nibombé Daré, la trêve internationale de novembre devait être un laboratoire tactique et une bouffée d’air frais pour un effectif en quête de confiance. Elle se transformera finalement en période d’inactivité forcée. Un nouveau contretemps pour une équipe qui peine à redécoller depuis plusieurs années, malgré des signaux d’amélioration dans le jeu.
À l’heure où nombre de sélections africaines profitent des fenêtres FIFA pour multiplier les tests et affûter leurs armes, les Éperviers devront se contenter d’un stage allégé, sans opposition. Une trêve sans envol, qui laisse un goût amer et soulève de nouvelles questions sur la gouvernance et les ambitions du football togolais.
