Luanda 2025 : Faure Gnassingbé plaide pour une Afrique maîtresse de son destin économique

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Par René DOKOU, le 29 Octobre 2025

(IMPARTIAL ACTU)- Le Président togolais a appelé, lors du 3ᵉ Sommet de Luanda sur le financement des infrastructures en Afrique, à une mobilisation du capital africain et à une intégration continentale fondée sur des infrastructures durables et souveraines.

Devant un parterre de chefs d’État, de dirigeants économiques et d’investisseurs venus de tout le continent, le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, a livré un message ferme : l’Afrique doit cesser de dépendre de l’extérieur pour financer son développement.

Réuni autour du thème « Capitaux, corridors, commerce : investir dans les infrastructures pour la ZLECAf et la prospérité partagée », le 3ᵉ Sommet de Luanda a offert une tribune stratégique pour repenser la manière dont le continent conçoit, finance et gouverne ses infrastructures.

Mobiliser le capital africain, socle d’une souveraineté économique réelle

Dans un discours centré sur la mobilisation des ressources internes, le Président Gnassingbé a plaidé pour un changement radical de paradigme financier :

« Notre continent dispose de ressources financières considérables, dans nos fonds de pension, nos compagnies d’assurance et notre épargne domestique. Mais une grande partie de ce capital reste investie hors d’Afrique. Il est temps de créer les mécanismes capables de canaliser ces ressources vers nos infrastructures régionales, industrielles et énergétiques. »

Pour lui, la souveraineté économique passe par la consolidation des banques nationales de développement, la dynamisation des marchés de capitaux africains et la création de véhicules régionaux d’investissement capables de rassurer les investisseurs institutionnels.

« Le financement de nos infrastructures ne viendra pas uniquement de l’aide extérieure. Il repose sur notre capacité à valoriser nos propres ressources pour bâtir l’Afrique que nous voulons », a-t-il insisté.

Les corridors économiques, artères vitales du commerce intra-africain

Évoquant la question de la connectivité, le chef de l’État togolais a souligné le rôle stratégique des corridors intégrés routes, rails, ports, réseaux énergétiques et numériques dans la compétitivité du continent.

S’appuyant sur l’expérience togolaise en matière d’aménagement de corridors, il a mis en avant une approche territoriale du développement :

« Lorsqu’un corridor fonctionne, les coûts logistiques s’effondrent et le temps de transit diminue. C’est ainsi que des pays enclavés deviennent de vraies plateformes d’échange. »

Pour le Président, la réussite de ces corridors dépend de l’harmonisation douanière, de la digitalisation des procédures et d’une gouvernance régionale concertée, garantes d’une intégration commerciale fluide.

ZLECAf : passer du cadre juridique à la réalité économique

Faure Gnassingbé a également réaffirmé l’importance des infrastructures dans la concrétisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) :

« Nous avons posé les fondations juridiques d’un marché continental. Mais sans infrastructures performantes, cette ambition restera théorique. Chaque corridor opérationnel est un pas de géant vers une Afrique intégrée. »

Routes, ports, énergie, réseaux numériques : ces leviers doivent permettre à la ZLECAf de devenir un moteur d’industrialisation, d’emploi et de compétitivité, notamment dans les secteurs à fort impact comme l’agro-industrie, la logistique ou la transformation minière.

Pour des infrastructures durables et inclusives

Le Président togolais a clos son intervention en insistant sur la qualité et la durabilité des infrastructures africaines, qu’il veut résilientes face aux chocs climatiques et intégrant les énergies propres :

« Construire, c’est bien. Mais construire mieux, est essentiel. Nos infrastructures doivent être durables, résilientes et bien entretenues. Elles doivent soutenir la transition verte du continent et profiter à tous, en particulier aux jeunes et aux femmes. »

Il a enfin appelé à une meilleure coordination des politiques nationales, à la mutualisation des moyens et à la confiance entre les États, conditions indispensables pour bâtir une Afrique intégrée et prospère.

Un sommet décisif pour une Afrique souveraine

Les travaux du sommet, marqués par des déclarations de haut niveau et des panels sectoriels sur l’énergie, l’eau, les transports et la mobilisation du capital africain, ont confirmé l’urgence d’un financement par et pour l’Afrique.

Le Sommet de Luanda 2025 s’impose ainsi comme un tournant majeur vers une Afrique capable de financer elle-même son intégration et son développement, en plaçant les populations au cœur de chaque infrastructure et de chaque politique publique.

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