Audit-Covid-19 : Prof Ayewouadan donne des explications en 4 gros points et recadre les polémiques

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Par René DOKOU, le 10 Février 2023

(IMPARTIAL ACTU)- Pour avoir le cœur nette en matière de gestion du Fonds de Riposte et de Solidarité COVID-19 (FRSC) 2020, le gouvernement togolais a commandité un rapport d’audit qui a été publié le 1er Février 2023 par la Cour des Comptes. Ledit rapport fait depuis quelques jours objet de plusieurs polémiques. Selon le ministre de la communication et des médias, porte-parole du gouvernement, Prof Akodah Ayewouadan “ceux qui exploitent le rapport ont mal lu le rapport”.

Dans son adresse à la nation le 1er avril 2020, le Chef de l’État, Monsieur Faure Gnassingbé a annoncé les mesures devant contribué à la riposte contre la pandémie au coronavirus. A l’époque le Président de la République avait annoncé la mobilisation de 400 milliards de FCFA pour atteindre l’objectif escompté. A la fin seulement 183 milliards FCFA ont été mobilisés.

Selon les interprétations des uns et des autres vis à vis du rapport d’audit de la Cour des Comptes, la gestion de cette somme d’argent a été calamiteuse voir même opaque. Pour apporter de la lumière dans les chiffres publiés dans ce rapport d’audit, le Ministre de la communication et des Médias, Porte-parole du gouvernement Prof Akodah Ayewouadan, reçu par nos confrères de New World TV a donné des précisions sur les points cruciaux du rapport d’audit en cause.

Premièrement : la question du riz commandé et distribué par le gouvernement…
Le ministre dans ses explications a fait savoir que le riz commandé n’a été en aucun moment distribué par le gouvernement.

“Il faut faire extrêmement attention ! à l’époque il y avait une situation de tension prévisible. Le gouvernement a donc recherché à anticiper cette tension en commandant du riz par un mécanisme particulier et mettant le riz à la disposition des importateurs. l’État a sorti l’argent pour acheter le riz, les importateurs ont revendu le riz et l’argent est revenu à l’État”, a-t-il fait comprendre.
A propos des modalités de passation des marchés sur le riz commandé…
Prof Akoda Ayewouadan précise que “pour aller vite, l’État a contracté avec OLAM qui est une société de droit anglais. Les procédures utilisées par cette société de droit anglais ne sont pas les mêmes que celles que nous utilisons dans notre pays. Et à ce niveau, tenez vous bien le rapport a eu pour objectif d’établir des vérifications (la régularité, la conventionalité des dépenses qui ont été effectuées). Il ne faut pas lire le rapport comme un menu, c’est-à-dire  on pioche en fonction des intérêts mais il faut le lire dans son intégralité pour pouvoir le comprendre”, a déclaré Monsieur le ministre.

Il poursuit en insistant sur le fait que le gouvernement est conscient sur la question des irrégularités constatées par la Cour des Comptes. Au regard du vide juridique observé par endroit explique le ministre porte-parole du gouvernement, il a été décidé d’aller très vite. Le fait d’aller très vite a occasionné les irrégularités constatées.

“L’objectif de cette mission d’audit était d’abord de faire ce contrôle et ces vérifications qui peuvent nous permettre d’améliorer la gouvernance de nos administrations. Je le répète, c’est une commande du gouvernement”, a rappelé Prof Akoda Ayewouadan.

Deuxièmement : la gestion du Fonds Novissi 
Selon l’audit de la Cour des Comptes du 08 avril au 11 mai 2020, 1 million 48 mille 572 transferts monétaires ont été effectués pour un montant total de 12 milliard 220 millions 470 mille 250 fcfa. Il se dégage ensuite selon le même rapport qu’il y a un reliquat de 779 millions 529 mille 750 FCFA qui ne sont pas reversés dans les caisses de l’État.
C’est d’ailleurs cette partie du rapport concernant le reliquat qui alimente les débats et surtout les polémiques sur les réseaux sociaux. Mais le ministre porte-parole du gouvernement a tout de suite calmer le jeu.

“Le rapport indique, qu’il a reçu des observations de la part des ministres concernés et que ces observations sont arrivées en retard et que la Cour des Comptes n’a pas pu intégrer ces éléments avant diffusion. Cela (rire) les gens l’occultent à dessein”, a d’entrée fait savoir Prof Akoda Ayewouada, ministre de la communication et des médias porte-parole du gouvernement.
Pour revenir sur comment Novissi a été géré, le ministre rappelle que les comptes qui ont été concernés fonctionnent comme les comptes du trésor (comptes T-money, Flooz).

“Lorsque que vous avez de la liquidité et que vous déposez cet argent sur votre compte T-money ou Flooz, vous avez certainement une dépense immédiate à réaliser. Après réalisation de cette dépense, le solde en réalité vous le retirer pas, vous le conserver sur le compte T-money ou Flooz. Voilà comment a fonctionné le compte Novissi. Dans un premier temps, les bénéficiaires Novissi ont été servis mais les fonds restants n’ont pas été rapatriés au trésor public, tout simplement parce que ce compte là fonctionne comme un compte T-money ou Flooz”, a expliqué le ministre porte-parole du gouvernement.

Troisièmement, la question des 6 milliards FCFA pour l’approvisionnement en eau potable qui fait jaser
Sur cet aspect, le ministre invite les détracteurs à prendre l’exercice dans sa globalité. Pour lui il est dommage et regrettable que juste une partie du rapport d’audit soit exploité par les auteurs des polémiques.

“On a parlé d’un réseau de réfection d’adduction en eau potable avec toutes les exigences techniques et technologiques nécessaires pour pouvoir faire ce réseau. Ceux qui habitent dans la région de la Kara savent à quel point la question de l’eau est délicate. Ce n’est pour rien que le gouvernement a déployé avec l’aide des bailleurs les projets PASSCO qui ont été reconduits le mois dernier. On a pas dit que les citoyens sont allés acheter du Pure-Water jusqu’à 6 milliards. On a parlé d’une structure globale pour pouvoir mettre à disposition de l’eau potable. Il n’est donc pas acceptable qu’une instrumentalisation soit faite de certaines parties du rapport”, a-t-il glosé.

Quatrièmement : une passation gré à gré de 4 milliards FCFA pour l’achat d’engrais, l’incompris…
Pour le ministre Prof Akoda Ayewouada, lorsqu’on passe des commandes de cette ampleur et du niveau d’urgence qui prévalait, l’un des éléments clés est la capacité financière de la structure qui va mettre à disposition les engrais commandés. Celà à en croire ses propos peut expliquer la passation du marché en gré à gré.

“Pour le reste si l’on s’en tient au fonctionnement ou à la procédure ! Oui on est en situation d’irrégularité, mais une irrégularité justifiée par la situation particulière. Hors cette situation, cette irrégularité pourraient être discutées de long en large”, a-t-il laissé entendre.

Pour, le ministre de la communication et des médias porte-parole du gouvernement, Prof Akoda Ayewouada tient à rappeler que c’est le gouvernement qui a commandé le rapport d’audit de la Cour des Comptes.

“Le gouvernement a eu la primauté de ce rapport. C’est pour celà que l’on devrait comprendre que si le gouvernement a eu la primauté du rapport et a décidé d’autoriser sa diffusion, l’exercice de transparence ne doit pas être perdu de voie. Maintenant qu’on a le rapport, les leçons à tirer de ce rapport sont pris en compte par le gouvernement et le gouvernement a déjà commencé par régulariser un certain nombre de textes”, a-t-il conclu.

René DOKOU 

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