Sexologie : comment ne pas laisser l’endométriose ruiner votre vie sexuelle ?

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Publié par Impartial Actu le 22 mai 2018.

L’endométriose touche une femme sur dix et peut sévèrement affecter la sexualité. Douleurs, angoisses et frustrations, on vous donne quelques conseils pour ne pas laisser cette maladie chronique foutre en l’air votre vie sexuelle.

On vous en a déjà parlé, l’endométriose peut provoquer des règles abondantes, de violentes douleurs pelviennes qui peuvent aller jusqu’à l’évanouissement, des crampes lombaires, une défécation douloureuse, de la fatigue… Ce dont on parle moins, ce sont les conséquences sur la sexualité des femmes qui en souffrent. Troubles de l’excitation, troubles du désir et surtout douleurs pendant la pénétration (dyspareunies) : c’est la double peine. Et non, ça n’est pas normal d’avoir mal quand on fait l’amour. On vous explique comment limiter les dégâts.

On s’adresse toujours aux femmes qui souffrent d’endométriose comme si elles étaient en couple. Mais pour celles qui n’ont pas toujours la même personne dans leur lit, il est plus difficile d’instaurer une relation de confiance et même d’expliquer sa maladie, encore trop peu connue et prise au sérieux. Toutes les femmes concernées vous le diront, ce qu’elles veulent, c’est un partenaire capable de passer d’un mode ultra chaud à un mode plus tendre si leur corps ne leur permet pas de faire l’amour. On le sait toutes, cette espèce se reconnaît dès la première bière. Alors choisissez bien.

Chaque cas d’endométriose est différent. Pour que ça se passe bien, il faut trouver la bonne position, le bon mood, les bons mots aussi. Si vous ne savez pas par où commencer, plongez-vous dans un bon vieux Kama Sutra et essayez de repérer les positions qui n’impliquent pas une pénétration profonde (puisque c’est ce qui est généralement douloureux). “L’écrin à bijoux“ (face à face, étendus sur le flanc), est hyper rassurant et doux, “l’amazone“ vous permet de contrôler l’angle, le rythme et surtout de ralentir immédiatement si vous avez mal. On le rappelle (ça fait toujours du bien), la sexualité n’est pas forcément pénétrante. Si la pénétration vous fait mal, essayez autre chose, ça n’en sera pas moins du sexe ! On nous murmure également que s’armer d’un vibromasseur clitoridien pourrait, en plus du kiff, soulager les crampes. Banco.

Le pire dans tout ça, c’est que plus vous savez que vous allez avoir mal, plus vous anticipez, plus vous morflez. La priorité, c’est donc de vous détendre. Pour ça, les exercices de respiration abdominale, la sophrologie, la méditation ou le yoga peuvent vous aider. Pensez à regarder du côté du slow sex et du Tantra, des pratiques plus adaptées à la gestion de la douleur. En solution d’appoint, vous pouvez avaler un antidouleur une heure avant le rapport (si vous arrivez a le programmer, nous ça foire à chaque fois) ou carrément prendre un bain (certes il faut avoir le temps, mais il faut surtout avoir une baignoire).

L’effet pervers de l’endométriose, c’est qu’en plus de la douleur, elle favorise l’anxiété, la baisse de l’estime de soi et donc par ricochet, elle nuit à la qualité de votre relation. D’autant que votre douleur est invisible au yeux de votre partenaire et souvent sous estimée : “Oh ça va, c’est normal d’avoir mal pendant ses règles“. Bah non en fait. Expliquez vos symptômes – de l’irritation aux saignements qui peuvent survenir après un rapport – jusqu’à ce qu’il/elle comprenne qu’il s’agit d’une vraie maladie et que votre douleur est réelle, quitte à le/la faire venir chez le gynécologue avec vous. On sait qu’on ne devrait pas parler de la satisfaction sexuelle de votre partenaire, après tout c’est vous qui souffrez, mais il peut aussi avoir du mal à gérer, avoir tout le temps l’impression qu’il vous fait mal et culpabiliser. Quand le sexe est agréable, dites-le. En revanche, distribuez les baffes quand il ne tient pas compte de votre douleur. Et si c’est le cas tout le temps, larguez-le, tout simplement.

Vous avez déjà été sous Roaccutane ? Vous voyez les effets secondaires charmants de type libido en berne et vagin ambiance désert du Sahara ? Les traitements hormonaux prescrits dans le cadre de l’endométriose, c’est pareil, c’est cata. Pour les femmes qui optent pour une chirurgie, c’est carrément les mêmes symptômes qu’une ménopause. Allez-y à fond sur le lubrifiant (on sait, c’est pas sexy, mais on n’a rien trouvé de mieux), choisissez-le de préférence à base d’eau. Crash test ? On vous recommande chaudement le gel KY, une valeur sûre. La maladie étant évolutive, ça ne peut pas faire de mal de consulter un sexothérapeute pour faire un point régulier sur votre vie sexuelle (les gynécos l’oublient trop souvent). L’occasion aussi de vider votre sac au sujet de celui qui vous a un jour balancé un “Tu serais pas un peu douillette toi ?“.

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