Par la Rédaction le 21 Décembre 2020
(IMPARTIAL ACTU)- Dans la société civile africaine en général et celle du Togo en particulier, l’utilisation du Franc CFA, crée en 1945 et utiliser par 14 pays africains fait débat. Il est considéré comme une monnaie “coloniale”. Le 21 décembre 2019, huit pays d’Afrique de l’Ouest et la France ont décidé une réforme d’envergure du franc CFA. Et c’est le président ivoirien Alassane Ouattara qui a annoncé que cette monnaie devrait changer de nom pour s’appeler l’Eco.
Bientôt une année après cette annonce, les lignes ne semblent pas bouger. Approchée par la rédaction du site d’informations et d’analyses Impartialactu.info, Mme Rose KOUDZOME, présidente des Amazones de la République (ADR) donne son avis sur le sujet, dans une une interview.
D’entrée, Mme Rose KOUDZOME, rejette catégoriquement la dénomination du franc CFA, pour elle le franc CFA n’est pas “une monnaie” mais plutôt “une devise”.
“Ils nous parlent de la monnaie alors qu’en réalité le franc CFA n’est pas une monnaie mais plutôt une devise”, a-t-elle affirmé.
Quels sont les moyens que vous disposez aujourd’hui en tant que société civile pour aider les pays africains à sortir du franc CFA ?
Pour sortir du franc CFA, nous avons fait beaucoup de choses. Et nous continuons toujours par travailler. D’abord les gens parlent de cette monnaie qui en réalité n’est pas une monnaie mais plutôt une devise. Et nous dans notre association dénommée les amazones de la République nous avons cherché à comprendre avec la complicité des experts comme Kako NOUBOUKPO, qu’on a invité pour venir nous expliquer sur notre plateforme ce qui se passe exactement autour de cette monnaie. En dehors de cet expert national on a invité d’autres experts comme Lamine KIETA du Mali sur le même sujet et d’autres aussi qui sont sur la plateforme à savoir M. Akakpo qui vit au Canada. Tout ce beau monde que je viens de vous citer nous ont édifié sur la question. Sur ce on a fini par comprendre que c’est une autre forme de colonisation, c’est l’exploitation dans les colonies françaises par la France à travers cette le franc CFA. Et nous au niveau des Amazones de la République (ADR) nous disons, ça suffit. Après les explications des experts, nous avons trouver que maintenant que nous sommes édifié on doit chercher par tous les moyens, à comment faire pour se libérer de cette monnaie coloniale.
Aujourd’hui concrètement qu’est ce qui fait mal?
Comme je viens de vous le dire tantôt, ce qui fait vraiment mal, c’est l’exploitation dans les colonies françaises de la France à travers cette monnaie. Et pour cela nous disons non, ça suffit. Je vous le répète encore une fois, on nous parle de une monnaie mais en réalité le franc CFA n’est pas une monnaie mais plutôt tôt une devise.
Quelle approche avez vous au niveau de votre organisation ?
Il se fait d’après l’éclairage des experts que nous avons des réserves en France et ces réserves pouvaient être utile si on nous les reverse nos dirigeants pourraient toutefois les exploiter au bien de nos populations. Puisqu’aujourd’hui vous même vous êtes au courant de tout, nous avons des difficultés pour avoir accès aux prêt dans nos pays, alors que nous avons de la argent qui dort quelques part. Et si nous rentrons en possession de ces fonds cela peut être utile et nous aider dans la sous région. Donc aujourd’hui nous nous mobilisons, en lançant un appel à toute personne qui peut nous écouter.
Poursuivant toujours son intervention Mme Rose estime que là où le bas blesse c’est qu’ils nous de monnaie alors qu’aujourd’hui on ne peut pas prendre le Franc CFA pour aller monnayer dans certains pays comme la France, USA, Suisse et autres alors que c’est eux qui se disent nos modèles… Donc en clair il y a un sérieux problème avec cette monnaie qu’ils nous imposent.
Aujourd’hui nos experts nous réveillent et nous, à notre tour en tant que société civile nous trouvons que l’heure à sonné pour qu’on se mobilise ensemble dans les pays victimes, parler d’une même voix pour pouvoir revendiquer ce qui nous revient de droit. Parce qu’on ne peut pas comprendre que jusqu’à cette période, 21 ème siècle, la France continue de nous coloniser, à travers une monnaie. Nous ne trouvons pas cela normal et il faut que la France libère systématiquement les pays africains de cette monnaie.
Quelles sont vos actions envers les gouvernants dans cette lutte ?
Depuis qu’on a commencé cette lutte, à chaque manifestation, nous invitons les autorités du pays des fois ils sont là dès fois ils se font représenter. Et pour nous ils savent que nous sommes en train de mener une lutte très capitale. Mais peut être ils font semblant de nous écouter, ou même ils font la sourde oreille puisque jusqu’à présent rien n’a changement. Je vous le dis, partout dans la sous-région le politique n’a pas le pouvoir de nous aider à se libérer de cette monnaie. Et nous avons compris que le politique a les mains liées par la France. Du coup nous, notre stratégie aujourd’hui est d’oublier le politique et s’organiser en tant que société civile pour passer à l’assaut.
Qui mettez vous concrètement dans la société civile pour cette lutte au Togo ?
Pour parler de la société civile au Togo, vous allez constaté que les amazone de la République sont sur tous les fronts. Et pour cette lutte nous ne mettons personne à l’écart. Nous ne sommes pas politique et vous n’allez jamais nous voir se mêler dans les affaires politique. Depuis notre genèse, nos actions n’ont été autres que le développement et le social. Et celà est une fierté pour moi puisque c’est ça notre objectif.