COVID-19 : Rodrigue Ahégo extrêmement touché par le décès de Dominique Aliziou

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Par Impartial Actu le 27 Mars 2020.

(IMPARTIAL ACTU)-La presse togolaise vient de perdre l’un de ses talons d’achille. Dominique Aliziou, Directeur de publication du journal Chronique de la semaine s’en est allé. Il a rendu l’âme ce vendredi après-midi à la suite d’une complication survenue dans la nuit de jeudi à vendredi.

Très touché par cette triste nouvelle, le Directeur de publication du journal le Paronama et correspond de la Radio Kanal-K (Belgique) au Togo Rodrigue Ahégo, rend hommage au regretté disparu. C’est également une triste occasion pour lui de se remémorer des bons moments, qu’ils avaient partagés ensemble.

Rodrigue Ahégo, puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est exprimé par le truchement d’une note dont la rédaction d’impartialactu.info, a copie.
Lire le texte !

Cher ami, je ne sais par où commencer ni par où chuter. L’exercice est très difficile et douloureux. Comment parler de toi au passé, alors que j’avais hâte de te retrouver au plateau de l’émission ?

C’est triste, cette tristesse débordante qui fait refléter en boucle tes images dans mes souvenirs.

Il y a quelques jours, je fouillais les archives de l’émission GRAND JURY que j’animais sur radio KNTB et TV E47. J’avoue qu’il était difficile de contrôler un invité comme Dominique. Tellement débordant d’énergie avec une manie propre à lui de défendre avec véhémence ses positions. Ses co-débateurs d’alors savaient qu’ils avaient en face, un confrère qui ne les ménage pour rien au monde.

Ensuite, je retourne fouiller sur la page YouTube de New World TV. Je revois nos émissions. Un sentiment m’envahi quand je me suis souvenu d’un propos venant de toi ?

« Rodrigue, ce n’est pas sérieux. Tu étais animateur et c’était bien ; aujourd’hui tu décides de te confronter à moi au plateau. Je vais te montrer tout à l’heure de quoi je suis capable. Je ne voulais pas venir à l’émission quand Samuel m’a appelé mais quand j’ai su que c’était toi, ma fatigue est passée. Je ne peux pas te laisser intoxiquer l’opinion », disait-il.

Nous rigolâmes et nous fîmes une accolade et nous installâmes au plateau pour le débat. Je savais que sur le sujet du Togo, ça allait chauffer. Je le savais toujours. Mais dans tous les cas, c’est l’ambiance d’après émission qui comptait.

Comme Samuel l’a si bien décrit, tu attendais toujours les dernières minutes pour faire un passage en force et frapper fort, mais c’est souvent sans compter nos ténacités, moi, David Djagbavi, Jean Luc ASSIAKOLEY… Et souvent, la conclusion se noyait dans le brouhaha de nos échanges houleux.

Mon souvenir que je n’oublierai pour rien au monde, remonte au jour où ma femme fut enlevée au grand marché de Lomé. C’était un jeudi. Au plateau, je n’existais pas. Tellement tu me bousculais en me disant que ceux qui m’ont envoyé me poste des informations à lire au plateau. C’était un coup que je n’ai pas vu arriver. A moi de répliquer. Et ça, toi aussi tu m’as dit que tu ne l’oublierais jamais. Je te disais qu’on ne m’envoyait pas, que j’étais indépendant, que je n’émargeais sur aucun budget… C’était chaud. Samuel avait dû couper l’émission. Mais à la fin de l’émission, pour me calmer du stresse que je manifestais à cause de la disparition de ma femme, tu me proposas un pot au bar ESCAL 3 Atikoumé, avec Idelphonse AKPAKI. Là-bas, tu nous taquinais d’être des militants du PNP. Je n’étais toujours pas présent. Tu as longtemps insisté mais c’était toujours difficile pour moi. La nuit a été longue. Le lendemain tôt le matin, tu m’as appelé pour savoir si j’ai eu des nouvelles de ma femme.

Aujourd’hui, j’ai touché encore, encore et encore la chemise que tu m’as ramenée de Bruxelles. C’était pour marquer le souvenir du crash du vol d’Amsterdam. Tu me disais que c’était à cause de l’émission Grand Jury que tu avais échappé bel. Je la garderai toujours, cette chemise.

Je me permets de reprendre une ligne de Samuel : « Mais une fois la caméra éteinte, on riait, quelques fois on prenait un pot ensemble. Une ambiance loin de celle que les gens pouvaient voir sur le plateau. Contrairement à ce qu’il laissait paraître au plateau, Dominique était affable et simple à aborder ». Oui, je le pense aussi.

Dominique, donc comme ça, nous ne serons plus ensemble au plateau. Mes passages au plateau de REGARDS CROISES ne seront plus assaisonnés avec des provocations et la fin ne sera plus agitée. Rire

Cher ami, j’ai parlé de toi au passé. J’aurais voulu raconter tout ça à une occasion autre que celle-ci. Hélas ! Mon ami est parti sans me dire au revoir.

Va, va et repose en paix. Tu seras gravé dans nos mémoires. Notre amie commune de Tourcoing (France) qui te prenait en photo toutes les fois que je te retrouve au plateau ne fera plus des photos de toi.

Au revoir Dominique !

Adieu !

Que le bon Dieu t’accueille dans son royaume !

_Ton ami,_
Rodrigue Ahégo

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