Par René DOKOU, le 07 Octobre 2025
(IMPARTIAL ACTU)- Un père de famille tunisien de 51 ans, Saber Chouchane, a été condamné le 1er octobre à la peine capitale pour des publications critiques à l’égard du président Kaïs Saïed. La décision, rendue par un tribunal tunisien, suscite une vive émotion et relance le débat sur la liberté d’expression dans le pays, rapporte RFI.
Le quinquagénaire a été jugé en vertu de l’article 72 du Code pénal, qui prévoit la peine de mort pour tout « attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement ». Les messages publiés sur Facebook ont été considérés comme une menace pour l’ordre établi, une interprétation jugée excessive par de nombreux observateurs.
La sanction choque d’autant plus que la Tunisie observe un moratoire sur la peine capitale depuis 1991. En pratique, aucune exécution n’a eu lieu depuis plus de trois décennies, mais Saber Chouchane demeure incarcéré, en attente d’un éventuel recours.
Des organisations de défense des droits humains dénoncent un « retour inquiétant à la répression ». Elles rappellent que la liberté d’opinion est garantie par la Constitution tunisienne et appellent à la libération immédiate du condamné. Plusieurs associations locales redoutent un précédent dangereux pour les citoyens exprimant des opinions politiques en ligne.
Ce verdict intervient dans un contexte de crispation politique, marqué par un renforcement du pouvoir présidentiel et une multiplication des poursuites contre des journalistes, opposants et internautes.
Alors que la Tunisie était longtemps perçue comme un espoir démocratique après le Printemps arabe, cette affaire illustre, selon les défenseurs des libertés, un net recul des droits fondamentaux.
« Condamner à mort pour des mots, c’est condamner la démocratie elle-même », résume un militant des droits humains.
















