Trading au Togo : Ghislain Awaga met à nu les pratiques peu orthodoxes, qu’il assimile au système de Ponzi

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Par la Rédaction le 25 Février 2021

(IMPARTIAL ACTU)-Le trading entre peu à peu dans les habitudes des Togolais. Les agences de gestion de portefeuille et de trading se multiplient sur le territoire avec des appellations et slogans qui font rêver plus d’un. L’autonomie financière et la vie de pacha promises par ces structures dont des doutes persistent sur la légalité de certaines sont généralement illusoires. Gislain Awaga, le patron de Global Trade Corporation SA, spécialisée dans le trading, explique les risques du secteur. Il met à nu les pratiques peu orthodoxes qu’il assimile au système de Ponzi.

« Nous investissons de l’argent sur les marchés financiers où vous pouvez à la fois perdre et gagner (…) De nos jours, des pratiques afférentes au trading donnent une image mitigée et dépréciée au regard d’une majorité. Mais certains y voient une activité porteuse ouvrant l’accès à l’autonomie financière (…) Les gains sont corrélés aux risques encourus. Gagner 50% ne peut se poursuivre continuellement sur le long terme. Des jours marqués par la perte surviendront. Mais promettre un taux constant de 50, 40 voire 100% sur du court terme, et encore dans la continuité relève du Ponzi », explique-t-il.

En clair, selon l’expert, les sociétés de Trading qui promettent des gains exorbitants de manière constante ne sauraient respecter leur engagement sur la durée. A Lomé, les victimes de ces sociétés se comptent déjà.

« J’ai demandé à mon frère de déposer 1 million sur mon compte, il est parti l’investir. Il m’avait expliqué que j’aurai le versement du capital à la fin du mois de décembre et les bénéfices tomberaient chaque mois qui suivra. Jusqu’à présent je n’ai rien touché », nous a confié un entrepreneur débité.

Il nous indique ne pas être le seul dans la même situation. « Nous sommes nombreux à avoir perdu notre agent. Mais à notre grande surprise, nous constatons de que les militaires et ceux qui arrivent à faire des scandales à l’agence se font rembourser », détaille-t-il.

Pour l’heure les autorités togolaises ne se sont pas prononcés sur ces activités qui mettent en danger l’épargne des compatriotes.

Au Cameroun, Mekit-invest poursuivie pour escroquerie (source : camer.be)

Après Leadership Accademy qui a dilué les souscriptions des camerounais dans un océan de promesses, l’association Mida, dans la même lancée « prophétique » d’un salut, est venue anéantir d’autres souscriptions. Aujourd’hui, c’est la spéculation dans la cryptomonnaie avec Mekit-invest qui vient enterrer plus de 2000 souscripteurs dans la désolation. Dans tous ces schémas, l’État du Cameroun réagit toujours comme effrayé par un phénomène alors qu’il devrait veiller.

Ceux sont les pleurs et les grincements de dents qui sont constatées aujourd’hui après des souscripteurs de l’entreprise de droit camerounais, Mekit-Invest, créée en 2019 sous le Registre de Commerce N° : RC/DLBB/ 2019/B/109 et Contribuable : M022812679623P dont la direction générale est à Douala -Bonapriso, Rue kotoko, Et une agence à Yaoundé rue Salomon Olembe immeuble Hawaï city. Cette entreprise se dit être spécialisés dans le Trading des crypto-monnaies (Achat et vente en temps réel). Dans un schéma de déploiement bien huilé ou il n’a pas été question de formation et d’information des institutions de la république et même des potentiels souscripteurs, l’appât du gain et la collecte tous azimuts des gains avec des dividendes attrayant a fait tomber beaucoup de camerounais dans la nasse de l’escroquerie.

L’entreprise qui se dit expérimenté dans le domaine ne peut dévoiler ses états de services avant 2019, année où elle rentre en service au Cameroun. En fait, elle expérimente comme l’ont fait Leadership Accademy et Mida, il y a des années des placements dans des plateforme boursières qui rapporteraient. Mais au fond la machine fonctionne dans un système d’appâter le plus grand nombre et de faire le plus gros chiffre possible pour enfin déclarer la faillite de la structure une fois les promoteurs ayant pris la poudre d’escampette. Dans cette lancée, si au Cameroun, l’État a réussi à mettre la main sur les responsables de la Mida, ceux de Leadership Accadémy par contre ont réussi à prendre la fuite à l’exception d’un camerounais qui, aujourd’hui, doit se la couler douce avec les avoirs des souscripteurs.

Dans la documentation de propagande servie aux pigeons à plumer, il est clairement souligné que : « C’est l’une des récentes grandes et plus expérimentées plates formes d’achat et de vente des crypto monnaies au Cameroun. Nous avons établi une équipe professionnelle des plus compétentes focalisée sur la croissance l’investissement la Recherche et le développement. Nous employons une stratégie améliorée et contextuelle d’investissement sur les marchés des cryptomonnaies. Nous achetons des crypto monnaies bien positionnées avec un potentiel d’amélioration stratégique pour générer des revenus avec croissance des bénéfices. L’entreprise a? été fondée avec le but de fournir la meilleure information sur les monnaies cryptées, former les individus sur l’utilisation des crypto monnaies, la création de leur porte-monnaie digital et comment recevoir les profits générés par le trading et le minage des crypto monnaies en utilisant le Bitcoin comme monnaie de référence. Nous travaillons également dans l’optique de fonder la deuxième école de formation en Trading des crypto monnaies au Cameroun ».

Que celui qui a compris quelque chose dans cet exposé lève la main ! Ce n’est que du grand baratin servi pour plumer les esprits naïfs. Et comme il fallait s’y attendre, la dégringolade a présenté ses premiers balbutiements au mois de septembre ou il n’était plus possible, pour les souscripteurs d’entrer en possession de leurs revenus. Il a fallu en ce moment trouver la petite bête : la connexion.

La grogne

Las d’attendre les dividendes qui ne tombaient plus, et au moment où les souscriptions commençaient à survoler les milliards de francs CFA, les clients ont décidé de passer à la phase de protestation. Ils réclamaient le paiement de leur argent interrompu depuis le 11 septembre 2020. C’est dans cette option que le gouverneur de la région du Centre Nasseri Paul Bea a décidé de suspendre l’entreprise pour faute d’agrément. Depuis le 11 septembre 2020, l’entreprise Mekit Invest est au centre des controverses. Et pour cause, elle ne parvient plus à payer hebdomadairement les acomptes de ses clients. C’est une affaire de grosse arnaque qui défraie la chronique à Yaoundé depuis quelques semaines.

Pour un client ayant fait des mises modestes : « Je devais recevoir 60.000 FCFA par semaine. Je ne l’ai pas reçu depuis environ cinq semaines », se plaint-il. Un autre confie avoir souscrit à un pack de (75.000 x 4) 300.000 FCFA, devant lui permettre de recevoir 48.000 FCFA par semaine. En vain. Face à la grogne, le gouverneur de la région du Centre, par une décision signée le 15 octobre dernier, Naseri Paul Bea suspend, dans sa région de compétence, les activités de cette entreprise spécialisée, selon son promoteur, dans le trading des crypto-valeurs, l’assurance et le financement des projets. Au regard du scénario qui, en tous points de vue ressemble étrangement à celui de la Mida et de Leadership Accadémy, l’on est droit de croire à une énième escroquerie qui a dépossédé les camerounais de leurs avoirs.

Le sursaut de l’autorité

Le Gouverneur de la région du centre, Nasseri Paul Bea, reproche à l’entreprise Mekit-Invest de ne disposer d’aucun agrément de la Commission de surveillance des marchés financiers (Cosumaf), et dans cet esprit, appelle les souscripteurs à retirer leurs fonds de cette entreprise. À en croire les autorités, ce sont plus de 2000 clients qui sont engagés auprès de Mekit-Invest pour plus de 1,5 milliard de FCFA. Interrogés sur le non-paiement des acomptes des clients, les responsables de la structure parlent d’un manque de connexion avec les opérateurs de compte mobile.

« Nous sommes confrontés aujourd’hui au problème de la limitation des plafonds à travers les différents comptes mobiles money et forcement le client qui n’est pas au courant, qui ne sait pas qu’il a une limitation de plafond peut penser effectivement qu’il n’a pas reçu sa paie à temps », a justifié Jean Calvin Mebenga, promoteur de Mekit Invest. Une justification qui sonne mal aux oreilles tant il est connu que, une structure qui dit être spécialisée dans des placements peut prévoir et anticiper sur les désagréments qui peuvent subvenir dans le fonctionnement. Mais tel n’a pas été le cas, mais bien au contraire. Et bien plus ai : sous l’autorisation de qui ou de quelle structure s’est-il permit d’ouvrir sa boite alors qu’il savait pertinemment qu’il n’était pas en règle ? nous y reviendront dans nos prochaines publications.

Même pipe, même tabac

Cette affaire ressemble étrangement à celle de la Mission d’intégration du développement pour l’Afrique (Mida). Une autre entreprise de placement financier qui a fait faillite en avril 2018 après six mois d’activité à Yaoundé. Plus de 80.000 personnes avaient souscrit à cette arnaque avant que son mode opératoire ne s’écroule. Les responsables de cette filouterie sont en prison en attente de procès. L’Etat a finalement recensé 11000 souscripteurs et les a dédommagés à hauteur de 4,8 milliards de FCFA. Les responsables de l’arnaque sont en prison. Le promoteur et PDG du Groupe Mekit dont fait partie Mekit Invest a donné un point de presse le vendredi 16 Octobre 2020 à Yaoundé, ceci afin d’éclairer l’opinion publique suite à une décision du Gouverneur de la région du Centre qui a frappé du point sur la table. Cette suspension a été émise par une décision signée le 15 octobre dernier, par Naseri Paul Bea qui a suspendu temporairement, dans sa région de compétence, les activités de cette entreprise spécialisée. Mais bien avant, la délégation générale à la sureté nationale rendait public et exécutoire un mandat de recherche des nommés Mebenga Jean Calvin et Akwong Constance Tembon pour des faits d’escroquerie en bande organisée et autres.

Le promoteur de cet établissement en la personne de Jean Calvin Mebenga a tenu à mettre en relief les activités de Mekit Invest lors du point de presse qu’il a organisé. Mais il était perceptible qu’il connaissait les procédures qui entrainent à l’exercice de cette profession au Cameroun. Il est établi aujourd’hui que l’entreprise ne dispose d’aucun agrément de la Commission de surveillance des marchés financiers (Cosumaf). Comment s’est-il lancé dans la phase opérationnelle de son business alors qu’il n’est pas connu dans l’instance sous régionale des placements et du trading ?

« Nous avons pris acte de la décision du Gouverneur. Nous travaillons uniquement dans l’achat et la vente de la cryptomonnaie à savoir le bitcoin et bien d’autres sur les plateformes digitales qui sont à notre disposition. Il ne s’agit donc guère d’une organisation, c’est une entreprise en bonne et due forme qui peut avoir quelques défaillances dans sa façon de fonctionner. Mais je ne voudrais pas qu’on associe le groupe Mekit Invest à une organisation ». Dans cette déclaration de Jean Calvin Mebenga, trouver le détail qui tue ! Primo : une entreprise qui dit être spécialisée dans le cryptomonnaie et le trading n’évolue pas dans un pays comme un clandestin, en marge des lois et règlements qui gouvernent le secteur ; deuxio : ces plates formes digitales sont contrôlées dans leurs opérationnalités par quelle institution qui est habileté de juger de leurs crédibilités ? Tertio : Peut-on se permettre des défaillances quand on manipule l’argent des souscripteurs, et plus ai, des fortes sommes ? Et quand Jean Calvin Mebenga reconnait que « L’erreur de l’entreprise a été de ne pas s’entourer d’un dispositif qui contrôle cette activité au Cameroun. Je dois relever que ce qui n’est pas interdit est toléré, et ce qui est toléré doit être recadré. Nous allons respecter tout ce qui concoure autour de cette note, ce qui voudrais une fois de plus créer un rapprochement envers notre clientèle ». Il est ici donné de conclure qu’il doit lui-même se constituer prisonnier. L’homme est dans l’échiquier de ces camerounais qui estiment que la tolérance administrative doit faire prospérer des escrocs en tous genres.

Les incongruités d’un communiqué

Voulant jouer à l’entreprise citoyenne, respectueux des consignes républicaines, le responsable de Mekit-Invest a cru judicieux de rendre public un communiqué déroulant le planning des remboursements. Il est à noter selon certains souscripteurs que c’est un jeu de dupe qui a été mis en place tant il est constant que les souscriptions remboursées ne sont pas bonifiées des dividendes qui devaient les accompagner chaque semaine. L’entourloupe ici se décrit de la manière suivante : « Si par exemple tu as souscrit 100.000 francs CFA et que le dividende hebdomadaire s’élève par exemple à 10.000 francs, si tu as déjà touché 4 ou 5 fois le dividende soit 50.000 francs, l’entreprise ne te rembourse que 50.000 francs sur les 100.000 de ta souscription. À quoi aurait donc servi les placements qu’ils ont dit faire et les intérêts que devaient générer ces placements sont enregistrés dans quel registre ? ». Et dans ce fameux communiqué, on ne parle pas ici de souscripteur, mais d’investisseur. Des investisseurs qui n’ont pas connaissance des structures pour lesquelles leurs avoirs auraient contribué à bonifier les gains pour le compte des tiers. Et comment expliquer ce planning qui renvoie les plus grosses mises du 27 Novembre au 11 décembre ? Selon un souscripteur : « nous risquons gros dans cette affaire car je doute fort qu’on nous paie nos mises. Et l’agence de Bastos est celle qui enregistre les plus grosses mises ».

Comme Leadership Accademy et la Mission d’intégration du développement pour l’Afrique (Mida), les camerounais sont tombés dans un autre traquenard d’escroquerie : celle de Mekit-Invest. Il revient aujourd’hui à l’administration et à certaines institutions de veiller à la régularité des « entreprises » qui manipulent les fonds, afin d’éviter des désagréments qui plongent les souscripteurs dans la désolation.

Avec Brève.info

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