Par René DOKOU, le 17 Février 2023
(IMPARTIAL ACTU)- “L’accès au réseau public d’eau potable et la pression de service surtout à Lomé vont nettement s’améliorer dans les années à venir”. Tels sont les propos de M. Ludovic Koubonou Directeur général de la Société de Patrimoine Eau et Assainissement (SP-EAU). L’homme a été reçu jeudi 16 février 2023 par nos confrères de Victoire FM dans l’émission « Audi actu » et en a saisi l’occasion pour présenter le bilan des activités réalisées depuis la création de la SP-EAU à ce jour puis dévoilé les perspectives qui sont dans les tuyaux.
Bon an mal an estime M. Ludovic Koubonou, la SP-EAU se rapproche des objectifs qui lui sont assignés. Il a ainsi donné la short liste des projets qui ont été réalisés à ce jour au profit de la population. Malgré les difficultés rencontrées sur le terrain, l’homme reste optimiste et rassure que les objectifs de la feuille de route gouvernementale 2025 seront atteints.
“La création de la SP-EAU est l’un des produits issus de la réforme du secteur de l’eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques engagée en 1996 par l’état. En effet face au constat que le sous-secteur était dans une situation de déficit et de précarité financière chronique, cette réforme a pour objectif de créer un cadre de gestion autonome, financièrement viable, capable d’assurer à coût abordable l’accès à l’eau potable d’un plus grand nombre de populations togolaises. La réforme a mis en place un nouveau schéma institutionnel, avec un Concessionnaire, la SP-EAU et un Exploitant, la TdE qui désormais devront assurer le service public d’eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques performant”, a dit M. Ludovic Koubonou pour rappeler la raison qui sous-tend la création de la SP-EAU.
A quoi sert alors la SP-EAU quand elle ne sert à rien, vu qu’il y a déjà la TdE qui approvisionne depuis belle lurette la population en eau potable ? Pour M. Ludovic Koubonou, il n’est nul besoin de confondre les deux services ou au pire des cas, les comparer. Selon ses explications la différence entre les deux services publics se trouve dans les missions, la SP-EAU(Concessionnaire) réalise les infrastructures (forages stations de traitements, réseaux etc.) et les donne en exploitation à la TdE (Fermier).
Les deux sociétés ont pour zone d’intervention les milieux urbain et semi-urbain et pour missions en qualité de société concessionnaire du patrimoine de l’Etat, la SP-EAU recherche les financements, gère les investissements, assure la maitrise d’ouvrage des projets d’infrastructures et contrôle les délégataires et porte le service de la dette dans le domaine de l’eau et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques en milieux urbain et semi urbain. En qualité de société fermière, la TdE est en charge de l’exploitation et de la maintenance des systèmes d’alimentation en eau potable et d’assainissement collectif des eaux usées domestiques en milieux urbain et semi urbain”, a-t-il détaillé.
Face au constat que le sous-secteur était dans une situation de déficit et de précarité financière chronique, cette réforme a pour objectif de créer un cadre de gestion autonome, financièrement viable, capable d’assurer à coût abordable l’accès à l’eau potable d’un plus grand nombre de populations togolaises. La réforme a mis en place un nouveau schéma institutionnel, avec un Concessionnaire, la SP-EAU et un Exploitant, la TdE qui désormais devront assurer le service public d’eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques performant.
Le directeur général de la SP-EAU a également expliqué la longue durée de réalisation des projets d’eau potable. Selon lui, l’annonce des projets est souvent faite le jour de la signature de la convention de financement.
« Mais souvent beaucoup de formalités administratives restent encore à finaliser (les signatures complémentaires, la levée des conditions suspensives.), d’une part, les délais des processus de recrutement des bureaux d’études et des entreprises des travaux, la faiblesse technique des entreprises lors de la réalisation des travaux d’autre part », a relévé M. Koubonou.
Au sujet des réalisations de 2013 à 2022, il a cité entre autres le Projet d’amélioration de l’alimentation en eau potable dans la ville de Lomé -phase 1 et 2, le Projet d’alimentation en eau potable des centres semi-urbain du Togo, le Programme national de Développement Eau /AFD, le Projet d’Eau et d’Assainissement au Togo-phase 1 et 2.
Au rang des projets en cours actuellement, on note le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Kara et ses environs, le Projet d’alimentation en eau potable des centres semi-urbain du Togo, le Programme national de développement eau /AFD.
La feuille de route gouvernementale 2025, pour ce qui la concerne, M. Ludovic Koubonou assure que malgré « les retards enregistrés sur certaines composantes, les objectifs de la feuille de route seront atteints au regard des résultats de la table ronde avec les bailleurs les 1er et 2 décembre 2022 ou des engagements des PTF à hauteur d’environ 395 millions USD ont été pris ».
M. Koubonou n’a pas manqué d’évoquer les difficultés que rencontre la SP-EAU dans sa mission. Selon lui, elles sont principalement d’ordre financier.
« Le secteur se finance sur la vente d’eau et les tarifs actuels remontent à 2002 donc largement dépassés », a-t-il dit.
En termes de perspectives, il promet que l’accès au réseau public d’eau potable et la pression de service surtout à Lomé vont nettement s’améliorer dans les années à venir.
« Les perspectives sont de soumettre des requêtes de financements aux Partenaires techniques et financiers ordinaires et de contracter avec des partenaires privés un partenariat public et privé (PPP) pour la réalisation des travaux relatifs à l’amélioration de la production d’eau (champ captant, barrage sur le Zio, prise sur Mono et le dessalement) », a-t-il laissé entendre.