Tensions au Togo : refuser le silence sélectif et la complaisance

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Par René DOKOU, le 08 Juillet 2025

(IMPARTIAL ACTU)- Dans un climat national chargé, marqué par des tensions politiques et des récits polarisants, des voix issues du tissu associatif togolais appellent à une lecture plus lucide et équilibrée de la situation actuelle.

Une autre voix s’élève : responsabilité et équilibre face aux tensions

Face au communiqué publié le 30 juin 2025 par un groupe d’organisations se réclamant de la société civile, ces acteurs rappellent que liberté et responsabilité doivent aller de pair dans toute démocratie digne de ce nom.

Refuser le silence sélectif et la complaisance

Les signataires dénoncent une posture unilatérale et dénonciatrice qui omet volontairement les appels à la violence, les discours haineux et les actes de provocation sur les réseaux sociaux. Une société civile crédible, affirment-ils, ne saurait ignorer ces dérives au nom de revendications légitimes, ni justifier des comportements extrêmes sous couvert de liberté d’expression.

Liberté d’expression ne signifie pas impunité

La liberté d’expression, tout comme le droit de manifester, est un pilier de la démocratie. Mais ces droits trouvent leur limite dans le respect des lois et du vivre-ensemble. “Confondre liberté et abus, démocratie et anarchie, revient à trahir les fondements mêmes de la paix civile”, soutiennent les auteurs de cette déclaration.

Des faits occultés, une vérité partielle dangereuse

Les auteurs regrettent que les récits relayés éludent des faits pourtant publics : propos incendiaires de certains activistes, appels à la haine et menaces envers les institutions. Présenter ces individus comme de simples victimes sans contextualisation biaise l’analyse et fausse le débat public.

Justice, cohésion sociale et vérité : les piliers à défendre

Les valeurs de paix, de justice et de dignité, insistent-ils, ne peuvent être défendues par le silence sur les excès. La société civile se doit de nommer les torts, d’où qu’ils viennent, pour rester crédible, impartiale et engagée envers la vérité.

L’exemple libyen : un avertissement à méditer

Le cas de la Libye post-Kadhafi est cité comme exemple d’un effondrement national provoqué par des campagnes de diabolisation, des manipulations internes et externes et la chute des institutions. “Le Togo ne doit pas suivre cette pente glissante”, avertissent-ils.

Manipulation numérique et désinformation : l’autre menace

L’ère de l’intelligence artificielle et des fake news complexifie davantage le contexte. Des contenus falsifiés circulent, amplifiant la confusion. Les auteurs appellent à une vigilance numérique accrue et à un renforcement de la régulation de l’information en ligne.

La vérité judiciaire : des faits, pas des rumeurs

Lors du journal télévisé du 6 juillet, le Procureur de la République a révélé que sur 114 interpellés lors des manifestations de juin, 87 ont été libérés, 18 condamnés et 9 dossiers sont en cours d’instruction. Il a également infirmé le lien entre les corps retrouvés dans les lagunes et les manifestations.

Médias, éthique et responsabilité

La HAAC a convoqué quatre journaux ayant diffusé des informations non vérifiées. Ceux-ci ont reconnu leurs erreurs et pris l’engagement de respecter les règles journalistiques à l’avenir. Des mesures plus fermes sont promises en cas de récidive.

Les gaz lacrymogènes : une pratique courante dans les États de droit

L’usage des gaz lacrymogènes est replacé dans un contexte global : France, États-Unis ou autres démocraties y ont recours pour éviter les affrontements directs et garantir la sécurité publique.

Appel au dialogue et à l’action collective

Les acteurs appellent les partis politiques à intégrer les cadres de dialogue comme le CPDC, et exhortent le gouvernement à accélérer les réformes socioéconomiques, particulièrement en faveur des jeunes et des couches vulnérables.

Refuser la répétition de l’histoire sanglante

Les événements tragiques de Sokodé en 2017 doivent servir de leçon : la violence ne peut jamais être une voie viable. L’unité nationale et la paix sont les véritables leviers d’un développement durable et harmonieux.

Une société civile de conscience pour un Togo debout

Enfin, les signataires appellent à une société civile exigeante, qui ne se laisse pas entraîner par les vents de l’unanimisme émotionnel, mais qui œuvre pour une nation soudée, juste et tournée vers l’avenir.

« Lorsque chacun aura apporté son doigt pour boucher le trou de la jarre, l’eau n’y jaillira pas », rappelle avec sagesse le roi Guézo. À bon entendeur.

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