Par René DOKOU, le 16 Octobre 2025
(IMPARTIAL ACTU)- De Lomé aux confins du nord, la Route nationale numéro 1 (RN1) s’impose comme l’artère vitale du Togo. Longue de plus de 650 kilomètres, elle concentre à elle seule plus de 70 % du trafic national et près de 60 % du transit vers le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Depuis 2020, elle cristallise les plus importants investissements routiers du pays.
Un axe stratégique au cœur des priorités
Entre 2020 et 2024, les autorités ont réhabilité environ 595 kilomètres de routes nationales, chiffre porté à 828 km en incluant les axes connexes. La RN1, véritable épine dorsale du réseau routier, concentre une part majeure de ces travaux. Bitumage, renforcement de chaussées, création de parkings et aménagements hydrauliques s’enchaînent le long de l’axe.
Le ministère des Travaux publics chiffre à plus de 95 milliards de francs CFA les montants investis sur la période, dont une grande partie dédiée à cet itinéraire stratégique.
Restaurer un axe vital
Le tronçon Aouda–Kara, long de 110 kilomètres, figure parmi les chantiers emblématiques. Outre le renforcement de la route, le projet intègre des parkings pour poids lourds, des forages d’eau potable et des ouvrages d’assainissement modernisés. Sur certaines portions, la circulation dépasse les 15 000 véhicules par jour, dont près de la moitié de camions, mettant à rude épreuve les infrastructures existantes.
Des projets à forte portée sociale
Plus au nord, le bitumage du tronçon Aléhéridè–Tchambéri (30 km), lancé en avril 2024, illustre la volonté de conjuguer développement routier et progrès social. En plus de la chaussée élargie à 7,4 mètres, le chantier prévoit des salles de classe, forages hydrauliques, marchés couverts et systèmes d’assainissement. Environ 6 000 habitants des localités traversées en bénéficieront directement.
Fluidifier la circulation, sécuriser les trajets
Face à la densité du trafic dans les villes carrefours, plusieurs contournements urbains sont à l’étude. À Sokodé, une voie de 16 à 21 km permettra de désengorger le centre-ville saturé par les quelque 2 500 camions de transit quotidiens. D’autres études concernent le secteur montagneux des monts Alédjo, théâtre de nombreux accidents – plus de 150 en 2023 – en raison de la sinuosité du relief.
Vers une route de grande capacité
Le gouvernement prépare également un projet de doublage intégral de la RN1, visant à en faire une voie à deux fois deux bandes, large de plus de 14 mètres. Des échangeurs, aires de repos et dispositifs de sécurité viendront compléter l’aménagement. Objectif : réduire de 40 % le temps de trajet entre Lomé et Kara et doubler la capacité de trafic.
Un levier de compétitivité nationale
Maillon essentiel du corridor logistique ouest-africain, la RN1 soutient la performance du port de Lomé, dont le trafic est passé de 22 à près de 30 millions de tonnes entre 2020 et 2024. Plus qu’une route, elle demeure la colonne vertébrale de l’économie togolaise, reliant les territoires, stimulant les échanges et consolidant la place du Togo comme hub régional du transport et du commerce.
















