Message du Prof Stanley OKOLO Directeur général de l’OOAS à l’occasion du 32è anniversaire de l’institution !

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Par Impartial Actu le 09 juillet 2019.(IMPARTIAL ACTU)-J’ai le grand plaisir de faire publier ce message au nom de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), l’institution spécialisée de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en charge des questions de santé.

Aujourd’hui 9 juillet 2019, l’OOAS commémore les 32 ans de sa création par le Protocole de la CEDEAO (A/P2/7/87) signé en 1987 par les 15 chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO à Abuja. Nous célébrons donc en ce jour, la Journée de l’OOAS dont l’objectif principal est de réaffirmer l’engagement de l’Institution vis-à-vis de la vision de ses pères fondateurs et par rapport au mandat à elle assigné qui est de promouvoir l’intégration régionale à travers la santé. C’est aussi l’occasion de partager avec les populations de l’Afrique de l’Ouest quelques-unes des activités que nous avons pu mettre en œuvre, nos projections sur le futur et également leur faire part des défis auxquels nous sommes confrontés.

Au début de sa création, le mandat de l’OOAS était d’ »assurer le niveau le plus élevé possible en matière de norme et de protection de la santé des populations de la région par l’harmonisation des politiques des États membres, la mise en commun des ressources et la coopération entre eux et avec les autres pour une lutte collective et stratégique contre les problèmes sanitaires de la sousrégion ».

Aujourd’hui, le paysage sanitaire de l’Afrique de l’Ouest a quelque peu changé. En effet, ce paysage est maintenant mitigé, avec une population en meilleure santé, et vivant plus longtemps en 2019 qu’en 1987. Les taux de vaccination des enfants sont élevés, tous nos pays se sont débarrassés de la polio et nos réseaux régionaux de santé se sont davantage renforcés. Cependant, nous sommes toujours confrontés à des épidémies récurrentes telles que la fièvre de Lassa, la fièvre jaune et la méningite. Beaucoup de nos femmes meurent encore lors de l’accouchement et trop d’enfants ne vivent pas au-delà de leur cinquième anniversaire. Les maladies évitables restent un fléau à tout âge. Le paludisme a été éliminé dans plusieurs parties du monde, mais reste endémique dans notre région, où il est responsable d’environ quatre décès sur cinq chez les enfants de moins de cinq ans. Au niveau mondial, 11 pays comptent plus de 80% des cas de paludisme. Il s’agit de l’Inde et de 10 pays africains, dont cinq en Afrique de l’Ouest. L’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires ainsi que les accidents vasculaires cérébraux sont aujourd’hui les principales causes de décès au sein de nos populations. Le problème des médicaments falsifiés se pose avec acuité, et constitue une question urgente et critique dans nombre de nos pays. L’importation de près de 80 % des médicaments dont nous avons besoin dans notre région, illustre la nécessité pour nous d’en faire notre priorité, la fourniture de médicaments de très bonne qualité et à un coût abordable dans toute la région, de préférence à travers la production au niveau régional ; ce qui contribuera également à l’industrialisation et à la création d’emplois.

Au niveau de l’OOAS, nous avons continué au cours de l’année écoulée, à rechercher des solutions à ces innombrables problèmes, de concert avec des experts nationaux des 15 pays de la CEDEAO, avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec les partenaires régionaux et internationaux (financiers et techniques) ainsi qu’avec les organisations de la société civile et le monde universitaire. La région reste extrêmement reconnaissante envers nos nombreux partenaires et envers toutes les parties prenantes qui ont travaillé avec l’Organisation en vue d’impacter les populations de la région.

Nous avons, de commun accord avec les ministres de la santé de la région, convenu de cinq grands domaines thématiques à savoir : la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent, la lutte contre les épidémies et les maladies non transmissibles (y compris l’élimination du paludisme), l’amélioration de l’accès à des médicaments et vaccins de très bonne qualité à un coût abordable, la recherche continue de normes de plus en plus élevées de qualité en matière de soins de santé et la collecte régulière et la publication de statistiques sanitaires précises spécifiques à la région. Afin de nous assurer du succès dans ces domaines thématiques, nous nous évertuons à améliorer les capacités humaines, en particulier en matière de leadership et de gouvernance, à renforcer les réseaux qui existent dans la région et à faire du plaidoyer en faveur d’un financement national plus accru de la santé afin d’assurer la durabilité des efforts en cours en ce qui concerne l’amélioration de la santé.

Nous nous contenterons ici d’évoquer juste quelques exemples. Au cours de l’année écoulée, nous avons continué de nous faire les défenseurs du renforcement et de la mise en réseau des institutions nationales de santé publique dans chacun des 15 pays, comme rempart contre les grandes épidémies qui constituent une préoccupation de santé publique. Nous avons par ailleurs, appuyé la formation de centaines d’épidémiologistes de terrain, mis à la disposition de certains pays, des laboratoires mobiles pour le dépistage rapide de maladies suspectes et entrepris l’installation ciblée de caméras thermiques aux frontières de notre région pour améliorer la détection des voyageurs souffrant de maladies fébriles dont l’état pourrait nécessiter qu’on effectue des examens supplémentaires.

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