Publié par Woditè DOKOU le 26 juin 2018.
(Impartial Actu) L’accès de toutes les tendances politiques ( parti au pouvoir comme partis de l’opposition) est-il véritablement respecté dans les programmes de diffusion des médias publics ? Voici la question qui a fait l’objet d’une enquête par l’association Center For Research And Opinion Polls en abrégé CROP.
Les résultats de cette enquête ont été présentés ce mardi à Lomé lors d’une rencontre de presse. Les études sur cette question ont accouché des résultats répartis en deux volets. Il s’agit d’une part des résultats issus du monitoring de quelques émissions ciblées, et d’autre part les perceptions des des FP, OSC et des médias enquêtés.
L’aspect monitoring des émissions, révèle plusieurs carences au niveau des émissions animées sur les médias publics. Le premier constat fait à niveau est relatif à une quasi absence des acteurs politiques de l’opposition sur les publics. Mais en revanche le temps consacré aux reportages sur les activités du pouvoir est le triple de celui consacré à l’opposition. En deuxième lieu, l’étude à constaté que les médias publics accordent moins de temps de reportages aux acteurs politiques que les médias privés. Troisièmement l’enquête révèle que 74% des acteurs des formations politiques et OSC enquêtées estiment que les médias publics n’offrent pas un accès équitable aux acteurs de la vie sociopolitique du pays. Le quatrième point de cette étude est relatif à une absence des acteurs politiques dans les débats sur les médias publics. Et enfin seulement 18% des acteurs sociopolitiqus du pays ayant participé à des débats au cours des émissions observées étaient sur les médias publics contre 82% sur les médias privés.
En ce qui concerne les perceptions des FP, OSC et médias enquêtés, les résultats de l’enquête précisent que: Sur une échelle de 1 à 5, le degré de satisfaction de l’accès qu’offrent les médias publics aux acteurs des partis politiques au pouvoir est, en moyenne de 4,1, contre 1,5% pour les acteurs politiques de l’opposition. Il est de même pour les acteurs des OSC et de 4,0 pour les acteurs du gouvernement. Le degré de satisfaction du niveau d’accès qu’offrent les médias publics aux acteurs politiques de l’opposition et celui des acteurs apolitiques sont significativement (à 1% et 10% respectivement) inférieurs à celui des acteurs des partis politiques au pouvoir. Seulement 26% des formations politiques et OSC enquêtées ont mené une action auprès de la Haa pour pointer du doigt les problèmes d’accès aux médias publics. Parmi ceux-ci 57% ne sont pas du tout satisfaits de la réponse de la HAAC.
En se fondant sur les résultats que cette enquête a accouché, l’association CROP envoie des recommandations à l’endroit de trois institutions nationales.
Les premières recommandations s’adressent à l’Assemblée nationale et au ministère de la communication. à qui elle demande : d’adopter une loi pour transformer les médias officiels en office pour renforcer leur autonomie éditoriale et financière ; de réviser le mode de désignation des membres de ma HAAC en accordant au Président de la République, à l’Assemblée nationale et à l’organisation la plus représentative des journalistes et technique de la communication le droit de designer trois membres chacun.
À la HAAC, le CROP demande de vulgariser l’arrêté n°002/HAAC/14/P portant modalités pratiques d’accès équitable des partis politiques, des associations et des institutions de la République aux médias officiels auprès des acteurs sociopolitiques et journalistes des médias publics.
Et enfin aux médias officiels, l’association CROP, Les invite à organiser régulièrement des émissions de débats contradictoires et y inviter souvent des acteurs sociopolitiques critiques envers le pouvoir, afin de rendre opérationnel un mécanisme d’auto monitoring des médias des médias officiels en vue de s’assurer d’accorder un temps équitable à toutes les tendances sociopolitiques du pays.
Orlane Lebon