Publié le 20 Novembre 2018.
(IMPARTIAL ACTU)- Amener les meilleursprofessionnels des médias à jouer efficacement leur partition dans la mise en œuvre de la deuxième étape du volet indemnisation du programme de réparation, entamé le 12 décembre 2017, par le HCRRUN, c’est pour cet objectif qu’un atelier de deux jours a été organisé à l’endroit des journalistes Web. L’atelier s’est déroulé les 15 et 16 novembre à Lomé et à consister à outiller les journalistes de la presse en ligne à accompagner le HCRRUN dans le cadre de cette mission à caractère national.
Une trentaine de journalistes Web ont ont été formés sur des thématiques qui leur permettront d’avoir des connaissances sur: la justice traditionnelle dans laquelle le Togo s’est engagé, la genèse du HCRRUN. La compréhension du rôle que doit jouer le journaliste Web dans l’accompagnement du HCRRUN dans ce processus de réparation de dommages a également été actée durant les travaux de cette rencontre.
La première journée (le 15 novembre), a été marquée par la présentation de trois communications dont les la premières a été présentée par Claudine AHIANHO deuxième rapporteur du HCRRUN et spécialiste en gestion des conflits de son état.
La première communication a porté sur la justice traditionnelle. Et pour mieux amener les professionnels des médias Web à épouser le sujet, Mme Claudine AHIANHO a d’entrée de jeu et de façon remarquable trouvé un exemple sensible devant orienté l’attention des participants sur son exposé. Elle raconta que : ” Une maman et ses deux garçons sont allés rendre visite à leur oncle(son petit frère). Une fois arrivés chez l’oncle, les deux adultes ont constaté après un court moment d’inattention que, les deux petits garçons sont portés disparus jusqu’aujourdh’ui”, voici la petite histoire qu’elle a eu à raconter.
Ceci juste pour permettre aux hommes des médias Web via des démonstrations bien soutenues que, quelque soit le problème l’on doit se surpasser pour éviter des actes pouvant contribuer à diviser son pays, mais plutôt d’oeuvrer à construire un pays avec un avenir partagé.
Par définition, la justice traditionnelle est l’ensemble des mécanismes judiciaires et non judiciaires optés par les pays pour essayer de faire la lumière sur quatre piliers : Le droit de savoir, le droit à la justice, le droit à la réparation et le droit des garanties de non répétitions. En ce qui concerne le volet de la réparation, le code civil en son article 1382 stipule que “Tout fait quelconque de l’homme qui cause un dommage à autrui oblige celui par le faute duquel il est arrivé à le réparer”.
Cet article du code civil conduit donc à s’interroger sur le type de réparation dont bénéficiera la victime d’un acte forfait. Selon Mme Claudine AHIANHO, la réparation doit prendre une forme intégrale. En droit international, il y a deux dimensions de réparation intégrale : une dimension de fond et une dimension procédurale. Mais en somme il convient de noter qu’il y a cinq formes de réparation retenues, il s’agit de: la restitution, l’indemnisation, la réadaptation, la satisfaction, et les garanties de non répétitions.
Tout ceci exige selon les standards internationaux le mécanisme de justice qui a un cœur à deux voies c’est-à-dire la préservation des archives et les commissions de vérités(le cas du CVJR au Togo). Le tout couronné par un effectif total de 2510 victimes ayant bénéficié de la prise en charge psycho-médicale et/ou de l’indemnisation, pour le compte de la première phase de réparation des victimes, par le HCRRUN.
Les deuxième et troisième communications ont respectivement porté sur le mandat et la mission du HCRRUN présenté par M. WIYAO Evalo premier rapporteur du HCRRUN et les étapes de la prise en charge des victimes.
Si le HCRRUN a pour mission essentielle d’assurer la réparation des milliers de victimes des évènements politiques malheureux depuis les années 1958 aux années 2005, il convient de rappeler, que cette institution ne saurait donner satisfaction à toutes les victimes de façon spontanée. C’est pourquoi le HCRRUN a programmé les activités de réparation au profit des victimes des évènements malheureux en plusieurs étapes.
La première étape a outre l’aspect indemnisation, consacré un accent particulier sur l’aspect psycho-médicale. En effet sur les 123 de victimes consultés par l’ONG-Aimes Afrique, 82 ordonnances ont été prescrites. Et chacune des 123 patients était passée par plusieurs spécialités médicales. Selon les informations, seulement deux sur les 123 victimes ont manifesté des sentiments d’insatisfaction suite aux prestations de Aimes-Afrique. Ce qui donne au total un taux de satisfaction de 95,38%.
La deuxième journée de formation (Le 16 novembre), a porté sur une communication (le rôle des journalistes dans l’accompagnement du HCRRUN), qui n’est qu’un pure résumé des communications de la première journée, mais qui de façon pratique rappelle aux journalistes le rôle fondamental qu’il doivent jouer pour la réussite de ce projet de réconciliation nationale.
Au cours de la présentation de cette dernière communication de la formation, M. WIYAO Evalo premier rapporteur du HCRRUN, a tout simplement demandé aux participants de se surpasser pour mieux comprendre et maîtriser la notion de la justice transitionnelle dans le contexte togolais, et surtout la nécessité d’assurer une couverture objective des activités du HCRRUN et aussi faire es efforts pour savoir, comment accéder aux sources d’informations relatives aux activités du HCRRUN.
“Le journaliste doit comprendre et maîtriser la justice transitionnelle dans le contexte togolais et surtout à travers le mandat de la CVJR”, a rappelé M. WIYAO Evalo premier rapporteur du HCRRUN.
René DOKOU.