Économie sous surveillance : le Togo présente les perspectives régionales du FMI

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Par René DOKOU, le 19 Juin 2025

(IMPARTIAL ACTU)-  Le Togo a accueilli, ce jeudi, un séminaire de haut niveau consacré à la présentation du rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur les Perspectives Économiques Régionales pour l’Afrique subsaharienne. Ce rapport, publié en avril dernier, dresse un état des lieux nuancé de la situation économique du continent, entre signes de résilience et défis persistants.

Une reprise fragile mais encourageante

Selon le FMI, l’Afrique subsaharienne connaît un rebond modéré après plusieurs années de turbulences liées notamment aux effets post-pandémiques, à la crise ukrainienne et à l’inflation mondiale. La croissance est passée de 3,6 % en 2023 à 4 % en 2024, tandis que l’inflation médiane a chuté à 4,5 % début 2025. Le taux d’endettement médian est quant à lui resté sous les 60 % du PIB, signalant une certaine discipline budgétaire dans plusieurs pays.

Mais ce regain de forme pourrait être de courte durée. Le FMI anticipe un léger repli de la croissance à 3,8 % en 2025, avant un possible rebond à 4,2 % en 2026, soulignant une dynamique encore fragile, particulièrement exposée aux chocs externes.

Un accès au financement toujours difficile

Malgré une meilleure accessibilité aux marchés en 2024, la région reste confrontée à un environnement financier tendu. Le coût élevé des emprunts, la faiblesse de la mobilisation des ressources internes et la baisse de l’aide publique au développement – notamment du côté des États-Unis – exacerbent les vulnérabilités.

En moyenne, les intérêts de la dette ont absorbé 12 % des recettes publiques hors dons en 2024, un niveau jugé préoccupant par l’institution de Bretton Woods.

Trois recommandations du FMI
Pour faire face à ces incertitudes, le FMI préconise trois grandes priorités :

Réduire les vulnérabilités macroéconomiques, sans renoncer aux ambitions de développement ;

Adapter les politiques économiques en fonction des déséquilibres spécifiques à chaque pays ;

Renforcer la mobilisation des ressources domestiques et améliorer la qualité de la dépense publique.

Le rapport appelle également à un accès plus équitable et prévisible aux marchés internationaux, condition essentielle à une croissance inclusive et durable.

Le Togo engagé dans la rigueur et la réforme

Prenant la parole au nom du gouvernement togolais, Stéphane Tchasso Kpowbie Akaya, secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, a salué les orientations du rapport et rappelé l’engagement total du Togo dans la voie de la consolidation budgétaire.

Sous l’impulsion du président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, le pays a lancé une stratégie rigoureuse de réduction du déficit, passé de 6,3 % du PIB en 2023 à 5,6 % en 2024, avec un objectif de 3 % à l’horizon 2026.

Le Togo bénéficie également d’un appui du FMI à travers la Facilité Élargie de Crédit (FEC), dont la deuxième revue a été conduite avec succès à Lomé en mars dernier. Une validation officielle par le Conseil d’administration du FMI est attendue d’ici la fin juin.

Réformes multisectorielles et climat apaisé

En 2024, le taux d’exécution des réformes sectorielles a atteint 74 %, incluant des progrès en matière de gouvernance économique, de services sociaux (santé, éducation), d’agriculture, et de digitalisation.

La politique monétaire a également été ajustée, la Banque Centrale ayant abaissé ses taux directeurs de 25 points de base dans un contexte d’inflation contenue et de stabilité monétaire.

Le gouvernement togolais a en outre réaffirmé sa priorité pour la paix et la sécurité, notamment dans les régions du nord touchées par des menaces sécuritaires. Des mesures ont été prises pour préserver la stabilité, considérée comme un prérequis fondamental pour le développement.

Appel à la solidarité internationale

En clôture, les autorités togolaises ont remercié le FMI et les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement constant. Elles ont lancé un appel à une solidarité renforcée afin de soutenir les pays africains dans leur effort de transformation économique face à des conditions mondiales toujours incertaines.

Ce séminaire aura permis au Togo de réaffirmer son engagement pour une gestion économique rigoureuse, tout en sensibilisant les acteurs nationaux et internationaux sur les défis communs que partage l’Afrique subsaharienne.

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