Par René DOKOU, le 04 Octobre 2025
(IMPARTIAL ACTU)- La quiétude matinale du quartier Sanguéra-Klémé, en périphérie de Lomé, a été brisée ce vendredi 3 octobre par un drame familial d’une rare violence. Un homme de 42 ans, identifié comme Kokouvi Mawuna, a mortellement agressé sa propre mère à l’arme blanche. La Brigade de Gendarmerie de Sanguéra, rapidement alertée, a interpellé le suspect sur les lieux.
Selon les premières constatations, les faits se seraient déroulés aux alentours de 7 heures du matin, dans la maison que le mis en cause occupe en location à Sanguéra. D’après les témoignages recueillis, la victime, Madame A. Amah, 62 ans, ménagère résidant à Bè-Kpota, s’était rendue chez son fils pour une visite ordinaire. Mais la rencontre a rapidement tourné au drame.
Une dispute éclate entre la mère et le fils. Dans un accès de colère incontrôlable, Kokouvi Mawuna se serait emparé d’une machette, avant d’asséner plusieurs coups à la tête de sa mère. La victime aurait succombé sur le coup, avant même l’arrivée des secours. Alertés par les cris des voisins, les gendarmes ont aussitôt bouclé la zone et procédé à l’interpellation du suspect, retrouvé encore sur les lieux du crime.
Un passé troublant
Les premières investigations révèlent que l’auteur présumé souffrirait de troubles mentaux. Kokouvi Mawuna, ancien conducteur de taxi-moto, aurait été rapatrié des États-Unis il y a environ un an. Il y avait purgé une peine de dix années de prison pour agression physique sur une femme, un fait qui, selon certaines sources, aurait profondément marqué sa stabilité psychologique.
Depuis son retour au pays, il vivait reclus, alternant moments de lucidité et crises de comportement inquiétantes, souvent signalées par son entourage sans qu’une prise en charge adéquate ne soit assurée.
Les autorités judiciaires ont ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes du drame et d’évaluer la responsabilité pénale du suspect. Celui-ci a été placé en garde à vue à la Brigade de Sanguéra pour les besoins de la procédure.
Appel à la vigilance
Dans un communiqué publié ce samedi, la Gendarmerie nationale a exprimé sa « profonde compassion et ses sincères condoléances à la famille de la victime ». Elle appelle par ailleurs la population à faire preuve de vigilance et à signaler tout comportement anormal ou toute situation de détresse psychologique pouvant représenter un danger pour autrui.
« La prévention de tels drames repose aussi sur la solidarité et l’attention des proches. Signaler à temps un trouble mental manifeste peut sauver des vies », a rappelé un responsable de la brigade locale.
La Gendarmerie a également réaffirmé son engagement à assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire. Elle encourage les citoyens à collaborer activement avec les forces de l’ordre, notamment en partageant toute information utile à la préservation de la sécurité publique.
Un mal silencieux
Ce nouveau drame remet sur la table la question de la santé mentale et de sa prise en charge au Togo. Les troubles psychiatriques restent souvent stigmatisés et peu traités, laissant de nombreuses familles démunies face à des situations potentiellement dangereuses.
Dans le cas de Sanguéra, plusieurs voisins affirment avoir observé, depuis plusieurs semaines, des signes de déséquilibre chez le suspect : comportements incohérents, crises de colère, propos délirants.
Malgré ces alertes, aucune intervention médicale n’aurait été effectuée avant le drame.
La communauté de Sanguéra-Klémé est aujourd’hui sous le choc, partagée entre tristesse et incompréhension. Le corps de la victime a été transporté à la morgue du CHU Sylvanus Olympio pour autopsie, tandis que les autorités poursuivent les investigations afin d’établir les responsabilités.
Ce meurtre tragique rappelle, une fois de plus, la nécessité d’une meilleure prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux et d’un renforcement de la prévention communautaire.
À Sanguéra, la douleur est immense, mais l’appel des autorités à la vigilance et à la solidarité résonne comme un impératif pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
















