Par René DOKOU, le 28 Novembre 2023
(IMPARTIAL ACTU)- Le ton de la campagne nationale de vaccination contre le Papilloma Virus Humain pour la prévention du cancer du col de l’utérus chez les filles de 9 à 14 ans au Togo a été officiellement donné lundi 27 novembre 2023 à Tohoun (110 Km au Sud-ouest de Lomé). C’était au crédit d’une grande cérémonie présidée par Dr WOTOBE Kokou Marin, secrétaire général du ministère de la santé en présence des représentants des partenaires techniques et financiers.
La campagne pilotée par le ministère de la santé, s’inscrit dans le cadre du programme de lutte contre cette maladie, devenue un problème majeur de santé publique dans le pays, et plus globalement, dans le monde. Au Togo, le cancer du col de l’utérus constitue, le 3è cancer en termes d’incidence (19,1 cas/100 000), toute forme confondue et des 2 sexes après prostate et sein (Données Globocan 2020) : 595 cas et 417 décès ; 2è cancer de la femme (15,7%) après le cancer du sein.
Chaque année, informe le secrétaire général du ministère de la santé on estime à 604 000, le nombre de nouveaux cas de cancer du col de l’utérus dans le monde et plus de la moitié soit environ 342 000 en meurent.
Selon ses propos, plus de 90% de ces décès surviennent malheureusement dans les pays en voie de développement dont le Togo. En effet, selon le rapport de 2020 de l’Agence Internationale de Recherche sur le Cancer, le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus meurtrier chez la femme togolaise, juste derrière le cancer du sein. En 2020, par exemple, sur 595 cas enregistrés, 417 femmes sont décédées des suites de cette maladie.
“La campagne de vaccination, ciblant les jeunes filles âgées de 9 à 14 ans que nous lançons aujourd’hui, 27 novembre et qui va se poursuivre jusqu’au 1er décembre 2023, est entièrement gratuite et va permettre de protéger 656 000 jeunes filles, représentant environ 7,8% de la population totale du pays”, a précisé Dr Wotobé Kokou.
Ainsi à partir du 4 décembre 2023, le vaccin contre le virus du papillome humain sera disponible dans tous les centres de santé pour les filles de 9 ans, couvrant chaque année environ 113 730 d’entre elles, soit environ 1,37% de la population totale. Au cours de cette campagne, l’administration du vaccin sera couplée à la sensibilisation des adolescents à l’hygiène menstruelle et la bonne gestion de la période de la puberté.
“Pour la réussite de cette campagne, les partenaires ont mobilisé plus de 5 milliards 127 millions FCFA dont plus de 4 milliards 340 millions pour l’achat du vaccin, pour accompagner le gouvernement togolais afin de vacciner plus de 656 000 filles âgées de 9 à 14 ans. Cette vaccination va se faire en stratégie fixe dans les centres de santé, en stratégie avancée dans les établissements scolaires et aussi en stratégie mobile”, a-t-il fait savoir.
Le secrétaire général du ministère de la santé a profité de cette rencontre pour demander aux parents de faire vacciner leur fille de 9 à 14 ans pour les protéger contre cette grave maladie qu’est le cancer du col de l’utérus. Il a pour finir adressé un mot de remerciement à ensemble des partenaires, particulièrement GAVI, l’OMS, l’UNICEF, l’UNFPA, la Croix Rouge pour leur engagement à travers la mise à disposition d’importantes ressources financière, technique ainsi que la logistique y compris les vaccins.
“Actuellement, 27 sur 47 pays de la Région Africaine ont introduit le vaccin contre le papillomavirus humain. Le Togo devient le 11ème pays dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, montrant ainsi que la protection des femmes et des filles contre le cancer du col de l’utérus est une priorité pour le pays. A ce titre, il peut toujours compter sur le soutien de l’OMS, du Fonds des Nations Unies pour la Population et de l’UNICEF”, a laissé entendre Dr Aissata BA SIDIBE, Représentante Résidente de l’UNICEF au Togo, porte-parole des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de la santé.
Pour rappel, le cancer du col de l’utérus est causé entre autres par le virus du papillome humain (VPH), qui est l’infection virale la plus courante de l’appareil reproducteur.